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Légende belge du saut en hauteur et championne olympique de la discipline, Tia Hellebaut nous a parlé de sa vision des femmes dans le sport.
Penses-tu avoir eu les mêmes opportunités que les hommes ?

En athlétisme, il y a désormais égalité entre les hommes et les femmes, également en termes de primes. Je suis convaincue que j’ai vraiment eu les mêmes opportunités que mes collègues masculins. 

Les athlètes féminines de haut niveau reçoivent-elles la même reconnaissance / respect que les hommes ?

Cela dépend vraiment du sport dont nous parlons et de l’histoire de l’athlète concerné. il est vrai que les femmes dans les «soi-disant» sports masculins reçoivent moins de reconnaissance que dans les sports où ce n’est pas si stéréotypé.

Comment vois-tu ton rôle dans l’amélioration de l’égalité des sexes dans le sport ?

Je pense qu’il est particulièrement important que les hommes et les femmes aient les mêmes chances. Des différences subsisteront probablement toujours, certains sports masculins sont tout simplement plus attrayants, là où certains sports féminins sont plus élégants. Et, en fonction de «l’offre et de la demande», différents budgets seront libérés. Mais le processus de sensibilisation à l’égalité des chances dans le sport peut / doit être stimulé. En fait, et c’est la même chose dans la société «normale»: quelque soit son rang ou sa position, que l'on soit sous le feu des médias....cela n'a pas d'importance, vous êtes qui vous êtes et vous devez avoir les mêmes opportunités que votre voisin.

Est-il positif pour une athlète féminine d’avoir des femmes dans son encadrement ?

Au début, il semble logique de le penser et c’est probablement le cas. En athlétisme, nous remarquons souvent que certains entraîneurs ont généralement des athlètes masculins et d’autres des athlètes féminines. Cela dépend principalement de l’approche de l’entraîneur envers l’athlète. Tous les entraîneurs masculins ne seront pas capables / disposés à faire face aux problèmes féminins typiques de leurs athlètes. Je peux donc imaginer que les entraîneures peuvent mieux comprendre le monde des athlètes féminines, même si je n’ai jamais eu d’entraîneure moi-même.

Pourquoi n’y a-t-il pas plus de femmes qui deviennent entraîneures après leur carrière active ?

Je pense que, tout comme dans la société, la plupart des athlètes féminines choisissent de s'investir dans une vie familiale à un certain âge et y mettent leur priorité. J’aime beaucoup le coaching, mais je ne voudrais pas être loin de chez moi (avec / pour mes enfants) 5 soirs par semaine et plusieurs week-ends par mois. Les femmes appréhendent différemment la conciliation travail-famille que les hommes.

De quelle manière ta carrière sportive t'a-t-elle renforcée en tant que femme, en tant que personne ?

Comme enfant, j’étais très timide et peu sûre de moi, le sport a changé la donne. J’avais trouvé quelque chose que je pouvais bien faire, je me sentais plus en sécurité, puis je suis devenue plus sociale. Je n'y ai trouvé que des avantages donc.

As-tu reçu un soutien dans ta carrière post-professionnelle ?

En athlétisme, nous sommes bien sûr «chanceux» qu’une spécialisation précoce ne soit pas nécessaire. Vous pouvez également continuer à progresser après l’âge de 20 ans sous réserve des bases nécessaires. Je me suis assurée d’avoir mon diplôme avant de tout mettre sur le sport. Après ma carrière je ne me suis pas retrouvée dans ce que j’ai étudié (bachelier professionnel Chimie), mais j’ai été employée pendant quelques années dans la société (de sport et événementielle) Golazo qui m’a également guidée tout au long de ma carrière.

Quel est le meilleur souvenir de ta carrière?

D’un point de vue sportif, bien sûr, ma médaille d’or à Pékin. Mais je reste particulièrement reconnaissantte au sport de m’avoir transformée en une personne indépendante et ayant plus de confiance en elle.