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Sven Nys est une légende du cyclo-cross. Il a remporté tout ce qu’il y avait à gagner, et souvent plusieurs fois. Après sa carrière sportive, il s’est consacré au Sven Nys Cycling Centre et l’académie du même nom. Nous avons abordé avec Sven le succès de ses journées “Girls Only” et des raisons pour lesquelles les filles reçoivent une approche différente de celle des garçons.

Pourquoi avoir lancer des journées réservées aux filles ?

Avant on faisait des journées d’entraînements pour garçons et filles ensemble. Ça semble logique, mais on a remarqué que les filles représentaient seulement 10% des inscrits. On savait pourtant qu’il y a un intérêt des filles pour le vélo, donc on a voulu trouver une solution. On voulait tout faire pour que les filles soient motivées à s’inscrire. La première journée pour filles a été directement complète, avec 125 inscriptions. Les filles trouvaient plus sympa de faire une telle journée seulement avec des filles. Ça leur permettait de ne pas sentir la pression de suivre les garçons et se concentrer sur le plaisir.

Nous développons ce programme pour filles chaque année un peu plus et nous voulons aussi impliquer plus de femmes coaches.

C’est quelque chose qui revient souvent : les femmes coaches. Comment ça se passe chez vous ?

Nous voulons jouer un rôle actif afin de voir plus de femmes coaches dans le cyclo-cross. Les femmes coaches comprennent mieux les filles et sont meilleures grâce à leur expérience. C’est très important pour les filles, elles ont besoin d’une approche différente que les garçons, ça a été prouvé.

On veut voir plus de femmes coaches et la première génération de cycliste arrive à la fin de leur carrière sportive. Nous aimerions bien les garder dans le monde du cyclisme comme coaches. Beaucoup d’entre elles ont le souhait de devenir mère et veulent donc attendre quelques années avant de devenir coach. Un homme après sa carrière sportive passe souvent plus rapidement vers un nouveau rôle.

Comment encouragez-vous vos coureuses à devenir coach?

Nous avons commencé une équipe professionnelle, dans laquelle se trouve une équipe de formation pour les jeunes talents et nous avons l’Académie pour les jeunes enfants. Les coureuses, qui ne se trouvent pas dans l’équipe pro, aident dans l’accompagnement des enfants. C’est bien pour les enfants mais aussi comme première étape en tant que coach pour les coureuses. Ça leur permet d’acquérir des connaissances et de l’expérience.

Où en est l’égalité des genres dans le cyclo-cross ?

Il y a toujours la possibilité de faire mieux, mais il y a déjà quelques grandes étapes qui ont été franchies vers l’égalité. Lors de chaque course masculine, il y a également une course féminine. Les courses des femmes sont maintenant aussi diffusées en direct, ce qui leur apporte de la notoriété et de la reconnaissance. Aussi, les prize money lors des manches de Coupe du Monde sont les mêmes chez les hommes et chez les femmes.

Quand on compare avec le vélo sur route, nous sommes un énorme pas en avant. Sur la route, il y a un fossé énorme entre hommes et femmes. Les femmes s’investissent tout autant dans leur sport mais ne reçoivent pas les mêmes moyens financiers que les hommes.