L'été 2020 se promettait d’être bel et bien sportif avec les Jeux Olympiques de Tokyo en apothéose. Mais le Covid-19 en a décidé autrement. Pas de Jeux donc. En revanche, c’est pour nous l’occasion d’évoquer les meilleurs souvenirs olympiques. Interview avec Hans Jacobs, journaliste sportif au Nieuwsblad, partenaire média du COIB.
C’est en 2000 à Sydney que Hans Jacobs commence à couvrir les Jeux Olympiques. A cette première édition d’été, viennent s’ajouter Pékin en 2008, Londres en 2012 et Rio en 2016 plus les éditions d'hiver, Sotchi en 2014 et PyeongChang en 2018. Un total de 6 JO au compteur donc.
Grandes performances, grands moments d'émotion, de joie et de tristesse sur le terrain et dans les stades, et au départ tant d’espoir. Hans Jacobs préfère se souvenir principalement du côté humain des Jeux.
Pékin 2008: Elodie, Olivia, Hanna et Kim décrochent l'argent
‘Forte émotion et grands éclats de rire lorsque les Belgian Cheetahs avec Elodie Ouedraogo, Olivia Borlée, Hanna Mariën et Kim Gevaert remportent l'argent du relais 4x100m à Pékin en 2008. Environ une heure plus tard, elles entraient dans les catacombes du Nid d'Oiseau. C’était un endroit assez sombre qui ressemblait à un grand hangar, je me souviens bien de l'euphorie des filles. Elles sont arrivées en pleine poussée d'adrénaline. Elodie a alors exulté poussant le cri de la victoire ‘nous avons l'or, les Russes sont disqualifiées’. Après coup, le verdict tombait incorrect. Ce qui est fou dans cette histoire, c'est que des années plus tard, en 2016, l'équipe 4x100m a appris que leur médaille d’argent se transformait en or. En fait, encore à Pékin, après la cérémonie et tous les interviews, Elodie aurait dit à ses teammates de ne pas ranger leur médaille au placard. Elle soupçonnait déjà qu’il y avait anguille sous roche.'
Pékin 2008: interview avec Ian Thorpe
Eté 2008, Hans Jacobs réalise un interview très privilégié du nageur australien Ian Thorpe alors présent en tant que commentateur sportif.
‘Bien sûr, tous les journalistes sportifs voulaient obtenir un interview du quintuple médaillé olympique. Moi-même je n'y croyais pas vraiment, mais j'ai tenté ma chance quand je l'ai vu monter dans une voiturette de golf. Le village olympique de Pékin était très grand, il fallait une demi-heure pour aller d'un bout à l'autre. Ian Thorpe devait se rendre de l'autre côté du village ce jour-là. Il m’a autorisé à l’accompagner et à le questionner en cours de route. 30’ pour un tête-à-tête très privilégié: une légende olympique m'a invité à monter dans sa voiturette de golf pour faire un interview.’
Sotchi 2014: dîner au bord de la Mer Noire
Autre très bon souvenir pour Hans Jacobs, les Jeux d'hiver de Sotchi. Philippe Vander Putten qui venait alors d'être nommé CEO du COIB souhaitait rencontrer nos journalistes sportifs sur place.
‘À Sotchi, il y avait environ 6 journalistes belges. Philippe Vander Putten et Eddy De Smedt, Directeur du Sport de Haut Niveau du COIB, nous avaient tous invités dans un restaurant de poissons au bord de la Mer Noire. Cette invitation m’avait vraiment fait plaisir et ce dîner m’a laissé un excellent souvenir.’
Rio 2016: Evi perd la course aux médailles
Autre instantané capté par Hans Jacobs, à Rio en 2016 lorsque Evi Van Acker est arrivée sur la plage après une 4e place dans la course aux médailles. Elle avait échoué à 2 points du bronze et en a toujours gardé un goût amer.
‘Nous étions alors à quelques centaines de mètres d’elle. Elle est tombée dans les bras de ses proches. Mais nous pouvions bien voir à quel point elle retenait ses larmes et à quel point sa déception était grande. Peu après, je l’ai vue dans le boatpark, livrée à elle-même, en train d’exploser sa rage sur son laser radial. Elle réfléchissait, elle retrouvait son calme. C’est une image que je n’oublierai pas de sitôt. Une athlète de haut niveau qui a travaillé dur pendant 4 ans pour arriver au top, candidate favorite aux médailles, anéantie après une course décevante.’
Rio 2016: le hockey dans un stade torride
Deux moments à retenir aussi dans le roadbook olympique de Hans Jacobs, intenses fous rires et protection solaire pendant la demi-finale des Red Lions contre les Pays-Bas dans un stade en folie.
‘Denis Van Damme, porte-parole de l'Association Royale Belge de Hockey, nous a littéralement sauvé la mise lors de la demi-finale de nos hockeyeurs belges. Il s'est assis dans les tribunes à côté de nous et distribuait de la crème solaire à volonté tout autour de lui. L’euphorie de ce supporter, ses cris et rugissements, j’étais à fond, nous l’étions tous. Je serai toujours très reconnaissant à Denis pour ces grands moments de complicité.’
‘Les Jeux Olympiques, ce n’est pas seulement une question de sport et de top performances. Les Jeux, c’est aussi beaucoup d’émotions, grandes joies et grandes tristesses, qui ne sont pas toujours visibles à l’intérieur du stade mais éclatent plus souvent en coulisse. Ces émotions font également partie des Jeux, elles font les Jeux et sont pour moi tout aussi fascinantes que les exploits sportifs.’