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Louis Croenen n'a pour l'heure aucune raison de se faire du mouron, et cela se voit. Assuré comme deux autres nageurs, Pieter Timmers et Fanny Lecluyse, de plonger cet été dans le bassin olympique de Tokyo, il affiche a plus grande décontraction au stage du Team Belgium à Belek, en Turquie.

Le Campinois de Lichtaart a en effet nagé le 200 mètres papillon, sa meilleure distance, en 1:56.35, sous le minimum olympique, en séries des mondiaux de Gwangju. Ce qui a suffi à son bonheur, même s'il a été moins rapide, et éliminé, le soir en demi-finale. 

"C'est vrai, ma situation peut paraître très confortable", admet-il. "Mais elle est aussi dangereuse, dans la mesure où il faut repousser la tentation de baisser un peu l'intensité de l'entraînement. Il est en effet indispensable de la maintenir au plus haut, qualifié ou pas. Cela dit j'avais déjà mon billet pour Rio en poche encore plus tôt, il y a quatre ans..." 

Pas question donc, de prendre la vie du bon côté, au détriment du degré de performance. D'autant qu'il y a des beaux prix à gagner avant Tokyo, et même dès janvier, à la Flanders Swimming Cup (18 et 19 au Wezenberg d'Anvers), puis à l'Euro Meet à Luxembourg (du 24 au 26). "Des meetings où on peut faire le plein de confiance", se réjouit Croenen. "Sans oublier l'Euro en mai à Budapest, très important pour le relais. J'espère nager en 1:55. Ce qui n'est plus le cas depuis un certain temps, même si cela ne m'inquiète nullement". 

Anonyme à Londres en 2012, Croenen l'a été beaucoup moins en 2016 à Rio, où il a été le premier nageur belge finaliste olympique depuis Fred Deburghgraeve en 1996, quelques heures avant le futur médaillé d'argent Pieter Timmers. Mais il s'était aussi retrouvé au centre d'une grosse embrouille, se voyant contraint après l'avoir dans un premier temps refusé, de disputer le relais 4x200 mètres nage libre, hypothéquant ainsi ses chances de frapper un grand coup en finale du 200 m papillon. 

"Je sais exactement ce que doivent m'apporter ces Jeux de Tokyo, peut-être, sinon sans doute, mes derniers", avoue Croenen. "Dans ma tête, tout est déjà écrit, mais reste bien sûr à réaliser. Au plan sportif je veux absolument faire mieux qu'à Rio et à tous points de vue, tant au niveau du classement, que des chronos. Je veux vraiment aller au plus profond de moi même, et en sortir le maximum. Mais je veux aussi pleinement profiter de ces Jeux. Ce qui n'a pas été le cas, ou pas assez, les fois précédentes. Vous n'imaginez pas combien de fois je repense encore avec amertume à cette histoire de relais qui m'a coûté tellement cher en finale (8e et dernier en 1:57.04, ndlr). Au moins une seconde. Je n'avais pas préparé ces Jeux avec l'idée de nager moins vite en finale qu'en demi-finale", conclut l'étudiant en avant-dernière année de management sportif de l'Université flamande de Bruxelles (VUB).

Belga