Cet été sera une période exaltante pour le Team Belgium. En effet, du 12 au 29 juin les premiers Jeux Européens se tiendront à Bakou (Azerbaïdjan) et du 25 juillet au 3 août, Tbilissi (Géorgie) sera la ville hôte du Festival Olympique de la Jeunesse Européenne.
Bakou est situé au bord de la mer Caspienne et bénéficie d’un climat de steppe chaud. Tbilissi jouit d’un climat maritime chaud. L’été s’annonce donc très chaud pour nos athlètes belges. Le ‘panel scientifique et médical’ du COIB vous explique les mesures à prendre lorsqu’il faut fournir des prestations sportives sous de telles conditions climatiques.
Quand il fait chaud et sec, l’homme utilise une technique bien pratique pour se refroidir: la transpiration.
Pour évaporer un litre de transpiration, notre corps utilise environ 580 kcal. Plus il fait chaud, plus on transpire et donc plus on évacue de la chaleur. En pleine chaleur, on peut perdre plus d’½ litre d'eau par heure.
Mais par temps chaud et humide, comme cela pourrait être le cas à Bakou et Tbilissi, l'eau n’a plus la possibilité de s’évaporer ! L’eau se trouve normalement dans l'air sous forme de vapeur d'eau. La quantité de vapeur que l’air peut contenir est limitée. Or, si l'air est totalement saturé en vapeur d'eau, il ne reste plus de place pour que l'eau transpirée s’évapore. Alors, la transpiration dégoulinera le long du corps, avec comme conséquence, un rendement beaucoup plus faible. Cela impliquera que les athlètes vont beaucoup plus transpirer.
Une perte importante de liquide et de sel corporel (déshydratation) et/ou une température corporelle trop haute (hyperthermie) peuvent en être les conséquences avec un possible «coup de chaleur» (voir ci-dessous).
À Bakou et Tbilissi, le taux d’humidité relative s’élève à 70% (voir point rouge sur le graphique ci-dessous).L'humidité relative est le rapport entre la quantité de vapeur d'eau contenue dans un volume d'air donné à une température donnée et la quantité de vapeur d'eau contenue par ce même volume d'air à saturation. Un taux de 100% signifie que l'air est saturé en vapeur d’eau. Au-delà de 98% (proche de 100%) d'humidité relative, toute évaporation est par exemple impossible.
Lorsque l’air est humide, on transpire moins facilement. La chaleur est donc d'autant plus pénible. Une journée humide peut être ressentie comme plus chaude qu'une journée sèche où les températures sont plus élevées. Image © L'Internaute Magazine.
Faire des efforts physiques dans des conditions de chaleur importante
Lors d'un effort dans des conditions de chaleur et d'humidité importantes, on constate une augmentation de la consommation en oxygène, de la fréquence cardiaque, de la concentration en acide lactique ainsi qu'une diminution de la concentration du glycogène musculaire.
Les conditions climatiques auront donc pour conséquence une diminution des capacités aérobies et anaérobies.
Donc, la déshydratation et la chaleur ne représentent nullement un avantage pour les différentes disciplines sportives.
Pour lutter contre la chaleur, l'organisme peut donc compter sur le principe de la transpiration (sueur) pour réguler sa température. Lorsque la transpiration ne suffit plus, la chaleur du corps augmente et on parlera alors de «coup de chaleur».
Les symptômes du coup de chaleur sont:
- une grande soif
- une peau chaude et sèche (elle ne transpire plus)
- un trouble du comportement, agressivité, apathie
- des maux de tête, vomissements, nausées, confusion
- les pupilles dilatées
- de fortes fièvres et possibles pertes de connaissance.
Contactez immédiatement le service médical si l’un ou plusieurs de ces symptômes apparaissent.
Afin de ramener la température corporelle à un niveau normal et éviter ainsi un coup de chaleur, l’athlète doit être hébergé dans un endroit plus frais (par exemple, chambre avec air conditionné) et être encouragé à boire beaucoup (de préférence de l’eau ou des boissons hypotoniques).
Pour éviter un coup de chaleur
Les athlètes doivent s’hydrater le mieux possible et doivent surtout apprendre comment s’hydrater avant, pendant et après l’effort.
Attention: tout le monde ne transpire pas de la même façon, ne perd pas la même quantité de sels, n'absorbe pas la même quantité d’eau à l'effort, etc.Il est donc crucial d’apprendre à se connaître et ceci bien avant les compétitions !
Deux critères peuvent vous y aider:
- la couleur des urines: plus elles sont claires, mieux c’est.
- la perte de poids au cours d’un effort (se peser avant et après l’effort).
S’hydrater, s’hydrater et encore s’hydrater
Il est en effet possible de prendre les mesures nécessaires afin d'établir un plan d'hydratation personnalisé dans une chambre climatisée.
Acclimatez-vous avant le départ pour les Jeux Européens ou pour le Festival Olympique de la Jeunesse Européenne en vous entraînant avec prudence. Faites le dans un environnement chaud (chambre climatisée), au moment le plus chaud de la journée et avec un équipement chaud.
Mais s'hydrater reste le point primordial ! Éviter l'exposition aux rayons de soleil juste avant une compétition (le port d’une casquette, lunettes de soleil, parasol… peut être utile).
Boire avant la compétition (pré-hydratation) peut se révéler utile à condition d'en avoir l'expérience nécessaire. Pour la compétition il faut choisir des boissons hypotoniques.
Un dernier conseil
Pendant l’été, habillez-vous avec des vêtements de couleur claire quand il fait chaud.Les surfaces absorbent plus ou moins de chaleur selon leur couleur.