Le mercredi 14 août, Stéphanie Frappart a sifflé la Super Coupe UEFA entre les clubs anglais Liverpool FC et Chelsea FC. La Française fut la première femme à arbitrer une finale européenne de football et elle a fait forte impression, et ce dans un contexte de grande attention médiatique. Un exemple inspirant pour beaucoup d'autres femmes qui pratiquent ce sport, mais aussi pour les membres de la Taskforce Women & Sports du COIB. Ce groupe de travail organise un colloque le 19 novembre sur la thématique de la place qu'occupe aujourd'hui la femme dans le sport.
Rien que des éloges pour Stéphanie Frappart après la Supercoupe d'Europe. « Si nous avions joué aussi bien que Frappart a sifflé, nous aurions gagné 6-0 », a ainsi déclaré l'entraîneur de Liverpool Jürgen Klopp après le match. Son équipe a remporté le match au penalties contre Chelsea. Ce n’est pas la première fois que Frappart casse les codes. En effet, elle a également été la première femme à siffler un match dans la plus haute division française, la Ligue 1. En avril 2019, elle a arbitré le match SC Amiens - RC Strasbourg. Frappart a mérité cet honneur après avoir fait ses preuves en football féminin, y compris lors de la finale de la récente Coupe du Monde entre les Etats-Unis et les Pays-Bas.
Gwenda Stevens, présidente de la Commission « Officials » du COIB et l'une des locomotives de ce groupe de travail sur les femmes et le sports. Elle n'a pas été surprise par la solide performance de Frappart. "Au sommet, il n'y a pas de différence de qualité entre les hommes et les femmes. Stéphanie Frappart était là. Elle a fait un excellent travail et sans en faire tout un plat. Un bon exemple pour les autres femmes."
L'attention des médias
Même l’arbitrage d’une finale de Coupe du Monde Féminine de la FIFA ne lui a pas permis d’être reconnue. Une Super Coupe d'Europe masculine est mieux notée si l'on en juge par l'attention que les médias lui accordent. Pourtant, cette Super Coupe n'est, de facto, rien de plus qu'un prestigieux match de préparation pour la nouvelle saison. Le fait que Frappart ait reçu plus d'attention pour diriger ce match que pour diriger la finale d'un championnat du monde en dit déjà long sur la position des femmes dans le sport et sur la nécessité d'initiatives telles que Women & Sports. "Il est dommage que l'accent soit mis sur la réaction et l'attitude des hommes envers une femme dans leur sport", dit Stevens. "Mais l'attention qu’elle a suscitée est ‘bonne à prendre’ pour défendre notre cause. Elle nous permet de montrer qu’une femme peut très bien assumer ce type d’arbitrage."
Égalité entre les sexes
Dans d’autres sport, il n'est pas toujours aussi difficile pour les femmes d'atteindre les sommets. "Je suis moi-même officielle d'aviron et il n'y a aucune distinction lorsque des arbitres doivent être nommés. C’est la qualité qui compte. Les femmes gèrent les compétitions masculines et vice versa. Mais je suis consciente qu'il y a encore du travail à faire dans d'autres sports", dit Stevens. "Je remarque qu'il y a eu un changement ces dernières années. L'égalité des genres fait l'objet d'une attention particulière. D'autant plus que le Comité international olympique y prête attention. La représentation des femmes dans le sport est plus souvent abordée qu’auparavant. Mais il faudra encore sensibiliser l’opinion publique sur cette thématique à l’avenir. Et les femmes devront être soutenues dans cette voie. Il n'est pas évident, pour ‘toutes’ les femmes, de ne pas se laisser intimider par les hommes ou de travailler, avec suffisamment de confiance en soi, dans une carrière en tant qu’officielle dans le sport".
Colloque Women & Sports le 19 novembre
Le fait que l’arbitrage réalisé par Stéphanie Frappart ait fait la une de l’actualité prouve que, malgré les efforts fournis, les femmes doivent encore conquérir leur place dans le monde du sport aux côtés des hommes.
Le colloque Women & Sports du 19 novembre apportera sa contribution à la reconnaissance des compétences des femmes dans le sport. Notre objectif est qu’une ‘nouvelle’ comme celle-ci (l’arbitrage d’un match de foot de haut niveau par une femme)… n’en soit plus une.
Sven Massart